Après une année de récession sur 2020, causée par la pandémie, l’année 2021 a battu des records de ventes immobilières. En parallèle, la crise sanitaire s’est installée durablement, obligeant les états à une inflation pour pouvoir supporter le coût de la pandémie. Dans cet article, nous vous expliquons pourquoi cette inflation va conduire à une augmentation annoncée et quasi incontournable des taux d’intérêts d’emprunts en 2022.
Pourquoi les ventes immobilières ont-elles explosées en 2021 ?
Sur 2021, contre toute attente, et alors que la pandémie due à la Covid-19 faisait rage, le marché de l’immobilier a battu tous les records tant au niveau du nombre de transactions de biens vendus que des prix. Pour autant, les prix ont augmenté trois fois moins en Ile-de-France que dans les autres régions, pour afficher une hausse de 7.1% sur 2021, et malgré cette hausse, les Français ont acheté plus, les raisons étant :
- Pour aider la relance, les taux d’intérêts étaient au plus bas. La réalité étant que, dès le second semestre, la baisse des taux d’intérêts ne couvrait plus la hausse des prix, mais malgré cela, les ventes ont continué d’augmenter,
- Une année 2020 moribonde à cause du coronavirus, de l’incertitude et des nombreuses transactions immobilières et projets qui se sont figés en attendant des jours meilleurs. Devant une situation sanitaire quasi stagnante, le marché immobilier a repris.
- Les confinements successifs ont redistribué les cartes de l’immobilier et l’intérêt des Français en matière immobilière a eu un regain, mais est passé des grandes agglomérations aux villes disposant d’espaces verts et proposant des maisons individuelles où un confinement pouvait sembler plus acceptable. Plus d’espace, moins de promiscuité et pour beaucoup un semblant de liberté retrouvé.
- Enfin, en période de crise, la pierre a toujours été une valeur refuge d’investissement.
Jérôme Powell Président de la Fed relève les taux directeurs
Lundi 24 mars 2022, la réserve Fédérale américaine a pris la décision d’augmenter les taux directeurs, dans une volonté affichée de combattre l’inflation. La Fed a ainsi relevé son taux d’intérêt directeur pour la première fois depuis 2018 et a d’ores et déjà inscrit six autres hausses de taux cette année. « Nous avons connu la stabilité des prix pendant très longtemps, et nous avons peut-être fini par la considérer comme acquise, mais nous en voyons maintenant les conséquences », a déclaré M. Powell. « Nous sommes fermement engagés, en tant que comité, à ne pas laisser cette inflation plus élevée s’installer, et à utiliser nos outils pour ramener l’inflation à des niveaux plus normaux. »
La hausse des taux d’intérêt se répercutera sur les marchés et rendra plus coûteux les prêts immobiliers, les prêts automobiles et les emprunts des entreprises. Cela devrait ralentir la consommation et l’investissement, réduire la demande dans l’économie et, les responsables de la Fed l’espèrent, finir par peser sur la flambée des prix.
Une hausse des taux directeurs est effectivement une réponse à une envolée des prix liée à une inflation de circonstance, mais reste un pari risqué sur un futur court/moyen termes et selon les économistes, il est peu probable que se reproduise la douloureuse période du début des années 1980, lorsque la Fed a provoqué une profonde récession en luttant contre l’inflation. Mais beaucoup ont averti qu’une fin douce et facile de l’actuelle poussée inflationniste n’est pas assurée.
En France, l’INSEE annonce une augmentation de l’inflation de 0,3 points sur le seul mois de janvier 2022, et prévoit à partir de juin une accélération de cette hausse pour atteindre 3,5% contre 2,9% actuellement.
Vers une hausse inévitable des taux de crédit de l’immobilier sur 2022
La hausse des taux directeurs va contraindre les banques commerciales à augmenter leurs taux d’intérêts auprès de leur clientèle, particuliers, entreprises ou états. Cette hausse est déjà visible sur le premier trimestre de l’année 2022.
L’annonce en mars dernier de l’augmentation de la Fed des taux directeurs a eu une incidence directe sur les Obligations Assimilables du Trésor (OAT), qui depuis augmentent. Les taux d’intérêts étant indexés à l’OAT 10 ans, qui rappelons-le, est une valeur mobilière et négociable représentant la dette de l’état, et l’OAT ayant dépassé les 1%, le risque de voir les taux d’intérêts bancaires grimper est plus que probable.
Cette hausse est générale avec un taux sur l’emprunt à 10 ans au plus haut aux États-Unis depuis mai 2019 (à 2,37%) et en Allemagne depuis le dernier trimestre 2018 (à 0,53%).
Les investisseurs et futurs propriétaires se demandant s’ils doivent attendre ou investir au plus tôt dans l’immobilier doivent comprendre que plus ils attendront, plus ils devront faire face à des taux d’intérêts élevés. Aucun indicateur ne peut pour l’heure préciser combien de temps durera cette hausse, et les suites de la Covid-19, et la récente guerre en Ukraine ne permettent pas de rester optimiste.